Les cycas : plantes préhistoriques pour jardins modernes

Comment reussir la culture des cycas

Les cycas sont des plantes dont les plus anciens fossiles étaient contemporains des dinosaures. Depuis cette époque reculée, ils ont très peu changé d’apparence. Les cycas ont des allures de petits palmiers. Facile à cultiver et très curieux dans leur aspect, plusieurs espèces de cycas sont suffisamment résistantes au froid pour être cultivées dans les jardins des régions de bord de mer. Si le climat est trop rude, ils seront cultivés en pot pour être rentrés en véranda ou sous serre durant l’hiver. Cet article vous présente la culture des cycas et fait une introduction de quelques espèces rustiques que l’on peut trouver en jardinerie ou chez des pépiniéristes spécialisés. Nous vous souhaitons bonne lecture.

Comment réussir la culture des cycas ?

Les cycas sont des plantes de culture simple. Si l’on respecte quelques points clés, il n’y aura pas de problème pour les garder de nombreuses années. Il n’est donc pas nécessaire d’être un jardinier expérimenté. Ainsi on retrouve dans les anciennes propriétés et dans les jardins botaniques, des cycas centenaires qui ont vu plusieurs générations de jardiniers se succéder.

En premier lieu, les cycas doivent être cultivés dans un sol drainant. C’est-à-dire dans une terre qui ne retient pas trop d’humidité et laisse s’écouler l’eau. Les sols sableux sont les plus drainants. Ceux que l’on retrouve à flanc de colline ou de montagne sont aussi particulièrement filtrants. Si votre sol est très argileux, vous pouvez créer des mouvements de terre et former des buttes sur lesquelles les plantes seront installées.

Les cycas ont des besoins semblables aux cactées et aux yuccas (voir notre article sur les yuccas rustiques). Pour résumer, il faut les garder au sec en hiver et les arroser en été. En juillet et en août, un à deux arrosages par semaine répondent aux besoins de la plupart des espèces. Ces arrosages doivent être copieux, pour que l’eau s’infiltre profondément dans le sol. Mais si l’on doit s’absenter plusieurs semaines, ils ne risquent pas de mourir de soif.

Les cycas sont plus résistants et robustes lorsqu’ils ont quelques années. Dans la pratique, il vaut mieux choisir et planter un spécimen dont le tronc est formé et de la grosseur d’un pamplemousse au minimum. Les plantules sont moins chères, mais sont beaucoup plus sensibles au froid et à l’humidité. Leurs racines peuvent pourrir facilement. Si vous faites l’acquisition de plantules, il est préférable de les cultiver en pot quelques années avant de les planter en pleine terre.

Les cycas préfèrent pour la plupart une exposition ensoleillée. L’ombre peut être supportée durant quelques heures par jour. Mais les plantes les plus vigoureuses sont celles qui reçoivent le maximum de soleil. Toutefois, lorsque vous achetez un cycas en jardinerie, celui-ci est généralement cultivé sous serre et son feuillage n’est pas habitué aux rayons directs du soleil. Avant d’installer la plante à son emplacement définitif, gardez-la une dizaine de jours à l’ombre d’un arbre ou d’un arbuste. Ainsi ses feuilles ne seront pas brûlées par un passage trop rapide en plein soleil.

Comment réussir la culture des cycas
Les cycas portent des feuilles qui les font ressembler à des palmiers, mais ils produisent des cônes comme les conifères.

Les espèces les plus résistantes au froid

Il existe plus de trois cents espèces de cycas. Et la plupart sont originaires des régions chaudes du monde. Seules les cycas originaires des régions subtropicales peuvent résister aux fortes gelées des régions tempérées. Voici quelques espèces qui peuvent être cultivées toute l’année en extérieur et en pleine terre.

Cycas revoluta

On le nomme aussi le sagoutier du Japon. Cette plante pousse naturellement au sud de l’archipel nippon. Il est très largement cultivé dans le monde, en extérieur sous les climats tropicaux et tempérés chauds. Mais aussi comme plante d’appartement. Par le passé, cette plante était très chère. Mais les horticulteurs le proposent maintenant à des prix abordables et en différentes tailles. En France, il est possible de faire l’acquisition de très jeunes plantes jusqu’à des spécimens de plusieurs dizaines d’années de culture.

Cycas revoluta doit son succès à ses qualités ornementales. Ses feuilles rigides sont vert foncé et persistantes. La plante garde son aspect décoratif toute l’année aussi bien l’été que l’hiver. Sa croissance est lente et il est préférable d’acheter un sujet qui a déjà un petit tronc développé. Dans de bonnes conditions, le tronc du cycas grandit de 5 à 10 centimètres par an. Le sagoutier du Japon ne devient pas un géant, mais une plante peut occuper quelques mètres carrés. Cycas revoluta convient pour des jardins de petite surface. Mais il est aussi possible de le cultiver en pot. Son développement est alors moins vigoureux et il occupe alors moins de place.

Dans la nature, ce cycas pousse sur des falaises ou entre les rochers. En culture, Cycas revoluta à besoin d’un sol bien drainant, d’une exposition ensoleillée et d’un ou deux arrosages par semaine durant l’été. La fertilisation se fera sous la forme d’un apport au printemps d’un engrais organique à libération lente, comme de la corne torréfiée et du sang séché.

Les spécimens de Cycas revoluta forment des buissons qui prennent lentement de la hauteur.

La résistance au gel de Cycas revoluta permet de cultiver cette espèce sur la façade atlantique, les zones les plus abritées de la Manche et dans le sud-est de la France. Le feuillage de la plante est détruit à partir de -5°C et le tronc peut subir des dégâts à partir de -10°C. Pour augmenter les chances de survie durant un hiver rigoureux, il faut appliquer une couche de paille épaisse d’une trentaine de centimètre à la base de la plante. Ce paillage permet de protéger les racines du gel. La plante sera protégée par un voile d’hivernage. Si les feuilles gèlent, on attend le retour du printemps pour les couper.

Pour en savoir davantage sur Cycas revoluta et sa culture, consultez la page suivante https://succulentes.net/especes-plantes-grasses/cycadales/cycas/revoluta

Cycas panzhihuaensis

Cycas panzhihuaensis est originaire du centre de la Chine. Dans son pays, il pousse dans des vallées à plus de 1000 mètres d’altitude. Il y fait face à des températures froides et à des chutes de neige durant l’hiver. Il s’agit probablement du cycas le plus résistant au froid. Il pourra être cultivé partout où se trouve Cycas revoluta.

Jusqu’à récemment, cette espèce était très rare dans le commerce. Mais elle fait l’objet d’une importante multiplication par les horticulteurs. En plus d’être assez rustique, Cycas panzhihuaensis est plus vigoureux que les autres cycas. Il produit des feuilles assez tôt au printemps.

Macrozamia communis

Macrozamia communis est originaire du sud-est de l’Australie. Il s’agit d’un cycas qui pousse à l’ombre des eucalyptus. Il réussit bien à la mi-ombre, mais supporte tout à fait le plein soleil. Sa rusticité est intéressante et probablement comparable à celle de Cycas revoluta. Cette espèce produit des feuilles longues d’un mètre et demi, mais les sujets matures ne forment pas de tronc. Il sera facile de le protéger avec un voile d’hivernage en cas de vague de froid. On pourra cultiver Macrozamia communis dans les jardins les plus protégés des zones littorales.

Macrozamia communis
Macrozamia communis est un cycas que l’on peut cultiver aussi bien en plein soleil qu’à la mi-ombre

Encephalartos friderici-guilielmi

Encephalartos friderici-guilielmi est un cycas originaire des montagnes d’Afrique du Sud. Cette espèce résiste bien aux gelées et peut être cultivée en extérieur si on lui offre un sol drainant. Il est possible que des températures de -10°C ne laissent pas de trace sur les plantes matures.  Encephalartos friderici-guilielmi n’est pas seulement rustique. Il s’agit aussi d’une belle espèce au feuillage bleuté.

Encephalartos friderici-guilielmi est rare en culture. Seuls quelques pépiniéristes spécialisés le cultivent. Ceci s’explique aussi par son statut d’espèce protégée. Son commerce est donc réglementé et peu de spécimens sont vendus en Europe chaque année. De plus, ce cycas est de croissance lente. Il s’agit d’une espèce pour les jardiniers collectionneurs de plantes rares.

Zamia integrifolia

Ce petit cycas provient de Floride et de de Georgie, au sud-est des États-Unis. Cette espèce supporte les températures hivernales pouvant être basses. La tige de ce cycas reste souterraine, ce qui lui permet une meilleure résistance au froid. Les spécimens matures peuvent supporter -10°C, mais le feuillage est détruit à -7°C. Un paillage épais de la base de la plante et la pose d’un voile d’hivernage permettent de cultiver Zamia integrifolia en extérieur en régions du bord de mer, depuis la Normandie jusqu’aux Pyrénées Atlantiques et sur le quart sud-est de la France.

Pour résumer

Les cycas sont des plantes aux allures de palmier, mais qui sont d’un point de vue botanique proches des conifères. Ils s’intègrent parfaitement dans les jardins d’inspiration exotique ou asiatique. On peut installer quelques cycas autour d’une piscine et devant une maison. Ils peuvent remplacer à l’usage les palmiers. Car ces derniers sont menacés par des parasites qui ne touchent pas les cycas : le charançon du palmier et le papillon palmivore.

Les cycas sont robustes et ont besoin de peu de soins. Ils ne s’adressent pas spécialement à des jardiniers chevronnés. Et l’entretien se limite à quelques arrosages en été et à la coupe des feuilles qui sèchent après une ou deux années. Les points que l’on doit respecter pour réussir leur culture sont :

  • Planté un sujet d’une dizaine d’années
  • Installer les plantes en sol drainant et en plein soleil
  • Choisir une espèce rustique

Nous espérons que cette présentation des cycas vous aura intéressé. Si vous avez une expérience avec la culture de ces plantes en pleine terre ou en pot, n’hésitez pas à nous laisser un commentaire. Nous vous souhaitons bon jardinage.